Coucou les amis ! Après un petit moment, je reviens avec un nouvel interview, cette fois concernant l'auteur de mon plus récent coup de coeur, "Mes Vies à l'Envers". Il s'agit de Maxime Fontaine !
Alors Maxime, dit-nous, qui es-tu ? Maxime Fontaine, romancier, dessinateur, blogueur BD. Beaucoup de gens m’ont connu en ligne, avec les « Chroniques d’une famille recomposée », encore visibles aujourd’hui sur mon blog. Un jour, un copain a dit de moi que j’étais un « rêveur actif ». Je trouve que ça me résume plutôt bien, parce que, si j’ai la tête dans les étoiles, je dessine ou j’écris toujours tout un tas de choses. Quel CV ! Ça donne envie ! Comment avez-vous découvert l'écriture ? Et que représente-t-elle pour vous ? Dès que j’ai su écrire, j’ai d’abord imaginé une myriade de petites bandes dessinées qui mettaient en scène une chenille, des héros de l’espace, des enquêteurs, un duo de magiciens,… Puis je suis passé à l’écriture, sans le biais du dessin. Je me souviens qu’au collège, je grattais frénétiquement, des pages et des pages, devant les yeux de mes camarades de classe qui me regardaient un peu comme un extra-terrestre. Plus tard, les « jeux de rôles » que j’inventais avec mon frère et mes amis m’ont amené à mieux développer mes personnages, à imaginer leurs buts, leurs aspirations, leurs failles aussi. Il m’en reste quelque chose aujourd’hui car quand je construis une intrigue : j’aime imaginer la vie entière de certains personnages. Une vie dont, parfois, on ne perçoit qu’un fragment. Comme pour les personnages d’Edmundo Faia, Izumi Yamasato, ou les Enfants de Polaris, dans « Mes vies à l’envers »… Si vous saviez tout ce qu’ils ont vécu !... Maintenant, je ne joue plus trop, mais j’écris un peu tous les jours. C’est une sensation vraiment grisante, je le vis comme une incroyable expérience : chaque livre est un voyage, qui nous emmène au-delà de l’espace et du temps. La seule limite, c’est notre imagination. C'est un très beau message à transmettre en tout cas. J'adore associer l'écriture avec des voyages, moi aussi. Sinon, quelles ont-été vos sources d'inspiration pour "Mes Vies à l'Envers" ? Cela s’est déroulé, en plusieurs temps. On peut d’abord parler de « Retour vers le futur », une œuvre qui a profondément marqué ma génération. Quitter un moment la linéarité de sa vie, c’est un vieux fantasme de l’être humain ! Ensuite, je me suis mis à dévorer les livres de Philippe Ebly. Toute la série des « conquérants de l’impossible », et des « évadés du temps ». On y rencontrait de jeunes personnages qui se trouvaient plongés, à chaque livre, au cœur d’une époque différente. Je crois avoir lu les deux séries, en moins de six mois. Ensuite, il y a eu un bande dessinée. Je me trouvais dans une librairie parisienne, et je suis tombé sur une bande dessinée intitulée « les sept vies de l’épervier ». Cette BD racontait sept étapes marquantes de la vie d’un homme. Je me suis dit « hé ! ce serait drôlement bien si ce type vivait effectivement sept vies différentes ! » A partir de ce moment-là, j’ai su que je voulais écrire une histoire sur la réincarnation. Mais cette idée n’est restée qu’un fantasme, dans un coin de ma mémoire, durant de longues années. Enfin, un jour, j’ai eu un déclic. Une rupture amoureuse, qui m’a complètement chamboulé. J’ai eu l’impression de mourir, puis de devoir renaître, immédiatement. Cette impression, cette volonté de réagir, ont étrangement rencontré l’idée de réincarnation restée en suspens pendant toutes ces années, et mon goût pour les voyages dans le temps. Je me suis alors mis à rédiger « Mes vies à l’envers », comme une catharsis, et comme une évidence. Hé bien, quel travail ! Quel a été votre parcours d'écrivain, avant d'arriver chez Gulf Stream Editeur ? Et pourquoi avoir choisi (si c'est le cas) cet éditeur et pas un autre ? Mes premières productions publiées datent de 2005. C’est un ami écrivain, Bertrand Ferrier, qui m’a proposé d’inventer une série de bouquins ensemble. Pendant plusieurs semaines, on a imaginé des personnages, un univers, puis on a monté un dossier éditorial. Notre histoire a trouvé preneur en la personne de Luc Besson, qui cherchait alors à publier du roman jeunesse. Nous en avons fait une trilogie, baptisée « les Gardiens de Mallemonde », mais plus connue sous le titre « Ezoah », du nom de l’héroïne : une gamine malicieuse, bricoleuse et inventive, capable de « bizardouiller » n’importe quoi : les machines les plus extraordinaires, et les plus improbables… Les trois tomes ont récemment été réédités sous le label Libertad. Concernant Gulf Stream, c’est ma femme, Marie, qui a repéré cette maison d’édition, qui m’a poussé à leur envoyer mon manuscrit. On m’en avait déjà parlé, leur ligne éditoriale semblait correspondre à ce que j’aimais, à ce que j’ai envie d’écrire, maintenant… Je leur ai envoyé mon texte, il a été repéré par Paola Grieco. Paola est une personne que j’apprécie beaucoup, et les gens de chez Gulf Stream sont adorables. J’aime leur énergie, leur enthousiasme.. et leurs publications sont excellentes !. C’est un honneur de se trouver aux côtés d’auteurs comme Charlotte Bousquet, Sophie Noël ou Christine Féret-Fleury. Entre autres ! Quelle chance ! Ça doit être génial... Et Luc Besson !! Je l'adore ^^ Combien de temps avez-vous passé sur "Mes Vies à l'Envers" (rédaction, correction, réécriture ect..) ? Encore une fois, cela s’est déroulé en trois temps. J’ai d’abord écrit « Mes vies à l’envers » d’un trait, en quelques mois, il y a à peu près huit ans. Puis je l’ai laissé reposer : il manquait quelque chose, je ne savais pas dire quoi… Ma femme, Marie, est tombée sur le manuscrit, resté au fin fond d’une étagère pendant six ans. Elle l’a lu, m’a donné son ressenti. Elle m’a dit : « ça manque un peu d’humour, ton personnage principal n’est pas assez attachant… Et puis, rajoute quelques descriptions. » Avec ces quelques (précieuses !) indications, je me suis immédiatement attelé à la tâche. Puis sans trop attendre, j’ai enfin envoyé mon manuscrit. Paola, tout en vantant les qualités de mon texte, a formulé à son tour quelques remarques très pertinentes, notamment sur une scène concernant l’Alchimiste. A l’origine, celui-ci devait déployer des pouvoirs qui le faisaient un peu trop ressembler à un super héros. Je lui ai proposé une solution plus subtile, je pense. Et voilà, le texte était prêt !... Entre la rédaction et la première ligne, il s’est donc passé huit ans !... Et vingt ans si l’on remonte à la toute première idée, face aux « sept vies de l’épervier » ! C’est fou, non ? Fou en effet ! En tout cas, ça donne encore plus envie de découvrir votre roman ! Et sinon, comment avez-vous su que votre roman était prêt à être envoyé à une édition ? Ou à être édité ? A la suite des remarques formulées par Marie, j’ai senti que le texte était… « complet ». Rien n’est jamais parfait, on peut toujours déceler des tas de défauts. Mais j’en étais enfin satisfait, et ma femme aussi. La suite des événements nous a donné raison, héhé. En effet, le texte parfait est difficile à trouver. Cependant, le votre était proche ! Quels moments ou personnages avez-vous préféré écrire ? Et les pires ? Tous, tous !... J’ai aimé voyager ainsi à travers les époques, à travers les paysages. Je me suis attaché à tout décrire, pour transcrire cet enthousiasme… Evidemment, le personnage le plus complexe est celui de Yohann, notamment lorsqu’il devient Giuseppe. Rentrer dans la tête de l’Alchimiste, c’était essentiel. Mais je ne préfère pas trop en dire, sur ce sujet précis. Parce que les diverses interprétations des lecteurs sur la fin de « Mes vies à l’envers » sont passionnantes. Et je ne souhaite pas clore ce débat par ma seule et unique vision… Concernant les personnages secondaires, j’ai un faible pour les personnages d’Edmundo Faia et d’Izumi Yamasato. Un jour, peut-être, je pourrai conter leur histoire, intégralement... J’aimerais beaucoup aussi développer le personnage de Léa, faire comprendre pourquoi elle est devenue un assassin masqué. Quelqu’un qui, de son point de vue, doit agir radicalement, pour contrer une menace. Léa est un peu la grande absente de « Mes vies à l’envers ». Mais je ne pouvais pas développer tous les personnages, d’un coup… Le pire moment à écrire a été le moment Indien. Il devait être bref, extrêmement vif, violent, frustrant. Pourtant, cette accélération était nécessaire au rythme du texte. Comme était ensuite nécessaire le temps de pause, quand Yohann découvre qu’il est devenu une vieille centenaire, hihi. Vraiment ? J'ai trouvé l'Indien vraiment chouette, même si son passage était très rapide en effet. Mais dites-moi, en tant qu'auteur, quels ont été vos inspirations (en parlant d'autres auteurs qui ont pu vous donner envie de vous lancer ect...) ? Il y en a tellement !... J’apprécie énormément les talents de conteur d’Alan Moore, de Neil Gaiman, de Philip Pullman. Chez les classiques, j’ai été très marqué par « L’homme qui rit » de Victor Hugo ou le « Cyrano de Bergerac » d’Edmond Rostand. Et puis, il y a le cinéma de Georges Méliès, les merveilleux films d’Hayao Miyazaki, de Terry Gilliam, de David Lynch. « Twin Peaks » est ma série préférée ! J’aime aussi l’énergie des mangas d’Eiichiro Oda, le « Fullmetal Alchemist » d’Hiromu Arakawa, et la poésie du « Mushishi » de Yuki Urushibara En tant que lecteur, quels genres affectionnez-vous ? Le genre fantastique est depuis longtemps mon préféré. Mais je suis partant pour n’importe quel type d’histoire, sur n’importe quel support, à partir du moment où l’intrigue est bonne, et les personnages attachants, et bien développés. J'adore le fantastique ! Enfin, tous les genres de l'imaginaire en fait ^^. Comment imaginez-vous votre futur en tant qu'auteur ? Comptez-vous vous consacrez uniquement à cela, ou feriez-vous autre chose à côté ? Mon problème, pendant longtemps, a été de ne pas mener à terme mes projets. Je piochais une idée dans mon grand « réservoir à idées », je la développais un peu, puis je passais à une autre. Maintenant, je m’attache à terminer ce que je commence. C’est juste essentiel… J’aime énormément écrire des romans. Parce qu’il y a dans l’écriture une liberté extrême… Mais j’ai également envie de dessiner, d’élaborer un scénario de film, peut-être de me mettre à la réalisation. On verra ce qui fonctionne ! C'est vrai que c'est parfois difficile... Avez-vous d'autres projets littéraires dont vous pouvez discuter ? Ou est-ce que nous devons nous attendre à des surprises ? Je suis actuellement en train de peaufiner un projet auquel je me consacre, depuis un an, pour Gulf Stream. Il s’agit d’enquêtes policières d’un genre assez… particulier. Tout ce que je peux dire, pour le moment, c’est que celles-ci mettent en scène un mystérieux mercenaire Indien, qui se nomme Sanjay Nesh. Je m’amuse énormément sur ce projet. J’ai déjà écrit quatre tomes. Et j’ai vraiment hâte de pouvoir en parler ! On a hâte d'en entendre parler ! En tout cas, ça donne très, très envie ! Si vous deviez vous lancer un défi et écrire sur un genre que nous ne maîtrisez pas forcément, lequel serait-ce et pourquoi ? J’aimerais beaucoup écrire une pièce de théâtre, un scénario qui serait ensuite filmé. Le défi serait de ciseler des dialogues percutants, qui sonnent juste… Et la récompense serait de voir mes personnages, incarnés par des acteurs et des actrices. J’ai déjà commencé à élaborer quelque chose, avec mon frère Romain. C’est en développement… Ouh, ça a l'air intéressant ! Revenons sur "Mes Vies à l'Envers". A quel personnage ressembleriez-vous le plus ? Je ressemble surtout à Yohann, bien sûr. Ses réflexions sont les miennes, ses angoisses aussi, son auto-dérision, un peu celle que je pratique tout le temps. C’est très important de garder son sens de l’humour en toutes circonstances, même dans les moments les plus délicats. Bon après, j’avoue, les situations dans lesquelles Yohann se retrouve sont poussées à l’extrême… Je comprends ! Et à quelle époque auriez-vous aimé vous retrouver si vous aviez eu la chance de voyager à travers le temps ? Difficile d’en choisir une seule… Peut-être l’époque de l’Egypte antique. S’il y a une suite pour « Mes vies à l’envers », je passerai sans doute par le Caire, ou par Alexandrie Oh un tome 2 *-* ! En plus dans l'Egypte Antique, j'aimerai bien ! J'adore cette période également ! Et enfin, quels conseils donneriez-vous à une personne qui n'oserait pas se lancer dans l'écriture ? Alors, surtout, ne pas commettre l’erreur qui a été la mienne, durant de longues années. Lorsque l’on commence une histoire, il faut la finir ! Et écrire un peu tous les jours, aussi. C’est la seule façon de s’améliorer ! Très bon conseil ! En tout cas, merci à vous pour cet interview très enrichissant. J'ai été ravie de vous poser toutes ces questions et j'espère sincèrement que vos romans auront le succès qu'ils méritent. Vous pouvez également retrouver Maxime Fontaine sur sa page Facebook : ici .
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Juillet 2018
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